Banderole: John Rander photo sous-marine
SUBAL a conçu le caisson N30 spécifiquement pour le Nikon D300

Photo Numérique Sous-Marine
avec le Nikon D300

L’année 2008-2009 a été pour moi celle de transition entre la photo sous-marine argentique et numérique.

En mai 2008 j’achetais mon premier reflex numérique, un Nikon D300. Dans les mois qui ont suivi des essais ont été faits, passant par toutes sortes d’images, de la gouttelette d’eau, aux abeilles, mulots, oiseaux et même étoiles. Fin prêt en octobre, je commandais un caisson ND30 chez SUBAL. Hormis une question de budget, je suis ravi du numérique. Pourquoi mon choix s’est-il tourné sur Nikon ? Un des éléments décisifs a été l’adaptation possible de tous mes anciens objectifs sur le nouvel appareil, le second étant la présence d’un capteur CMOS de 12.3 millions de pixels. Le choix du caisson, quant à lui, a été fonction de mon expérience précédente, ayant déjà utilisé un SUBAL pour mon ancien Nikon F90X. De plus, tous mes anciens hublots s’adaptent sur le nouveau… Le choix était donc évident.

Venons maintenant à ce qui a changé pour moi :

  • Tout d’abord, je trouve le numérique plus amusant que l’argentique. La différence essentielle est la possibilité de vérifier immédiatement le résultat de son travail sans attendre le développement en labo. Ainsi, n’importe qu’elle idée peut être rapidement validée, situation particulièrement importante dans des conditions d’éclairage difficile.
  • Ensuite, le D300, comme la plupart des reflex semi-professionnels, emploie un capteur de taille 15,8 x 23,6 mm (appelé format DX), 2/3 du format film argentique 24x36 mm des diapos. Le choix d’un appareil en format DX engendre plusieurs implications. La plus immédiate est la réduction de l’angle de vision par rapport au format 24x36 mm. Cela revient à multiplier la longueur focale de l’objectif format 24x36 mm par un facteur de 1,5 (par exemple, un objectif de 60 mm sur un appareil de format DX aura le même angle de vision qu’un objectif de 90 mm sur un appareil 24x36 mm).

Une nageuse à la piscine prise avec le Nikon D300 et l’objectif Nikon « fisheye » 10,5mm

Premier essai en piscine du D300 équipé de l’objectif AF 10.5mm f/2.8 « fish-eye ».

Je vais maintenant développer mes impressions sur les points forts et faibles du numérique et les implications induites par ce nouveau mode de fonctionnement.

Quels sont les points forts du numérique ?

S'appliquant à tout reflex numérique :

  • Vérification immédiate des conditions de prise de vue (plus de créativité). De même, les images sont rapidement disponibles (impression, publication, partage sur internet, …).
  • Plus de limite sur le nombre de prises de vue, contrairement à l’argentique, limité à 36 photos/plongée.
  • Plus d’autonomie, l’appareil pouvant rester dans le caisson plusieurs jours avant ouverture.
  • Possibilité de changer l’objectif et le hublot sans sortir l’appareil du caisson.
  • Modification des conditions de prise de vue possible dans le caisson lors de la plongée.
  • Moins de mécanique dans le caisson (plus de bague f /stop sur l’objectif, contrôles remplacés par des boutons-poussoirs).
  • Plus de nécessité de trouver un réfrigérateur pour les packs de film en voyage sous les tropiques.

Spécifique au D300 :

  • Le format DX augmente le grossissement en macrophotographie (également en télé photo pour la prise d’oiseaux par exemple).
  • La sensibilité optimale du capteur est de 200 ISO : on a donc besoin de 4 fois moins de puissance d’éclairage que l’argentique à 50 ISO, et, sans flash, la vitesse d’obturation est plus élevée. Il faut ajouter que le D300 donne encore de très bons résultats à 400 ISO (voire même à 640 ISO).
  • L’autofocus du D300 est beaucoup plus performant. La technologie de l’autofocus a beaucoup évolué depuis le module CAM 246 du F90x. Le D300 intègre le nouveau module de mise au point automatique Multi-CAM 3500 de Nikon avec 51 collimateurs AF (un nombre record).  Il « accroche » sur un sujet en mouvement aidé par le nouveau « Système de Détection de Scène » utilisant les informations supplémentaires venant des 1005 RVB segments du capteur de la mesure de lumière. Préalablement, on choisit le nombre de points AF environnants (parmi 51, 21 ou 9 points) qui sera utilisé pour faire la mise au point si le sujet se déplace (le temps de réponse dépend du nombre de points choisi ; 21 points est souvent un bon compromis). Puis, on sélectionne manuellement le point AF où l’on veut positionner le sujet. Pour activer le suivi prédictif des sujets en mouvement, il faut utiliser le mode AF dynamique continu (AF-C). Ce système peut tout aussi efficacement « accrocher » un petit sujet en macrophotographie, qu’un oiseau en vol.

Macrophotographie d’un poisson juvénile, l’Apogon de Banggai, prise avec le D300 en autofocus

L’autofocus du D300 est tout aussi performant sur de petits sujets en macrophotographie (image ci-dessus d’un Apogon juvénile de Banggai prise avec l’objectif Nikon AF 105mm f/2,8D), que sur des oiseaux en vol (image en survol prise avec l’objectif Nikon AF-S ED 300mm f/4).

Quelles sont les faiblesses du format DX ?

  • La perte en angle de vision en format DX est trop importante pour un objectif de très grand-angle : cela nécessite le remplacement du 15 ou 16 mm par un objectif dédié, le AF-DX 10.5mm fish-eye.
  • Le format DX est 1.5 fois plus sensible à la diffraction ce qui engendre une perte de piqué au-delà de f/11.

Les ancien flashs TTL peuvent endommager le D300 !

  • Le nouveau mode de contrôle automatique de flash iTTL employé sur les numériques de Nikon n’est pas compatible avec l’ancien mode TTL utilisé sur les reflex argentiques. Les anciens flashs ne peuvent être utilisés seulement qu’en mode manuel. De plus, les connections à 5 broches de certains anciens flashs TTL (comme les SEA&SEA YS) peuvent endommager le D300. SUBAL a prévu les deux cas et le caisson ND30 est équipé avec prises internes iTTL (à 5 broches) et TTL en manuel (réduit à 3 broches).

Quels changements ont été apportés avec le numérique ?

  • La gamme des films est remplacée par les formats d’enregistrement : JPEG, TIFF, et RAW (appelé NEF par Nikon)). Le JPEG, choisi pour sa simplicité, est souvent comparé avec les « diapos » ; il demande lors de la prise de vue une précision dans l’exposition et dans le réglage des couleurs. Ceci est dû à la faible latitude de l’information stockée (8 bits par couleur). Le format RAW (NEF) offre une latitude beaucoup plus élevée pour les corrections ultérieures (12 ou 14 bits par couleur). Les images en RAW sont souvent comparées aux anciens « négatifs ». RAW est un choix évident dans la photographie sous-marine où la gestion des couleurs reste toujours délicate et où le réglage des flashs en mode « manuel » manque parfois de précision. Malheureusement, les fichiers RAW étant plus volumineux, il faut prévoir une capacité de stockage en voyage suffisamment conséquente.
  • Vous devenez votre propre acteur pour le développement de vos images. Celui-ci se fait dorénavant sur PC à l’aide de logiciels et non plus par des professionnels en labo privé. Dans ce domaine, mes choix sont personnels et parfois arbitraires. En RAW (NEF), je corrige si besoin avec Nikon Capture NX puis sauvegarde les images en TIFF 16-bits. En TIFF et JPEG, je traite mes images dans ADOBE Lightroom. Je réserve ADOBE Photoshop aux cas spéciaux (masquage, « watermarks », etc…). Soulignons ici l’utilité d’une tablette type WACOM.

 Quels sont les éléments constants entre argentique et numérique ?

  • Le poids, la taille et la maniabilité dans le courant.

Dispositif de macrophotographie employé pour les premières plongées à Lembeh Strait

Mon équipement en macrophotographie utilisé pour les premières plongées à Lembeh Strait. Le D300 a été équipé avec un objectif AF Micro-Nikkor 105mm f/2.8D. Deux sources d’éclairage sont employées, comme dans la photographie en studio : une source « principale » plus forte, et une source « fill-in » (débouchage des ombres) moins forte. La lampe LED de mise au point est essentielle pour travailler en autofocus sur de petits sujets.

Image d’un hippocampe pygmée Bargibanti prise avec le D300 à Lembeh Strait

Et pour les détails en macrophotographie ?

Cette image montre une photo prise avec le D300 à Lembeh Strait d’une Bargibanti (hippocampe pygmée). Un photomontage donne l’échelle. L’image en survol est un zoom sur la tête de l’hippocampe.Prise à f/18, la profondeur de champ a été favorisée au dépend de la diffraction.

Vue arrière du caisson SUBAL ND30 montrant le viseur GS 180 (grossissement 2,5x)

Bien choisir le viseur du caisson

Si vous êtes à la recherche d’un caisson pour votre reflex numérique. Il m’a semblé essentiel d’avoir sous l’eau un viseur équivalent au GS 180 (grossissement de 2,5x) de chez SUBAL. Plusieurs fabricants de caissons offrent des solutions similaires…

 

Les résultats de la première immersion en mer sont présentés dans mon folio :

 

Quatre plongées à Lembeh Strait

Pour voir mon folio d'images :Galerie Lembeh Strait

 

Image d’une gouttelette d’eau, en chute, prise en haute vitesse avec le D300

L’apprentissage du D300 m’a amené des gouttelettes d’eau aux mulots puis aux étoiles…

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